Partie précipitamment du Nord-Ouest en 2018 sous les crépitements des armes dans l’effervescence de la crise dite anglophone, Tembeng Irene Njweng, l’ancienne étudiante de l’université de Bamenda a déposé ses valises ,la même année à Yaoundé; la capitale politique du Cameroun.
Pour subvenir à ses besoins, Tembeng Irene Njweng s’est lancée dans la fabrication des frites de plantain. “Je n’avais pas de choix, car, au départ du Nord-Ouest, nous avons été déstabilisées à cause de la guerre. L’adaptation ici à Yaoundé n’a pas été du tout facile. Pour survivre, on a besoin de se lancer dans les petits métiers”; raconte la jeune déplacée de 25 ans; visiblement traumatisée par des morts qu’elle a vu par centaines, des personnes, jeunes, femmes et adultes parfois égorgés à la machettes, brulées ou des têtes totalement déchiquetées par des balles.
L’arrivée de Tembeng à Yaoundé a été un espoir pour la jeune femme qui a tout perdu de son passé: ses parents, ses frères et sœurs tués brutalement.
L’histoire de la jeune Tembeng Irene Nweng est similaire à celle des autres dix-neuf déplacées du NOSO qui ont bénéficié de cette session de formation de trois jours, organisée par l’ONG “YES Cameroon”;une organisation à but non lucratif qui se déploie à résorber le chômage à travers le renforcement des capacités des personnes, des institutions et des organisations dans le domaine de l’entrepreunariat et du développement des affaires ,du placement et du développement des carrières , de la formation et de la consultation.
Du 25 au 28 mai 2021 à Yaoundé, la jeune Tembeng Irene NJWENG et ses dix-neuf camarades issues d’une présélection de quarante candidates au départ ont été formées en pâtisserie et en fabrication des jus naturels. La formation a duré trois jours. “Une formation intéressante”, selon les apprenantes qui disent avoir reçu des enseignements scientifiques; par exemple, comment transformer les fruits en jus.
Selon Gladys, une jeune bénéficiaire de cette session :”Cette formation a permis à celles qui ne sont pas passées par des filières scientifiques, de fabriquer leurs jus naturels dans des conditions d’hygiène irréprochable”.
Les organisateurs de cet atelier de formation ont repartis les apprenantes en groupe de cinq. Chaque groupe a reçu le matériel essentiel pour lancer ses activités au terme de la formation.
“Nous disons merci à l’ong Yes Cameroon et à ses partenaires qui nous ont donné cette opportunité de formation qui est venue nous ajouter un palier dans nos vies”; ont clamé les jeunes bénéficiaires.
Selon Gilbert Ewehmeh, le Directeur général de l’ong “Yes Cameroon” :”Le constat est que la plupart des déplacés de la crise anglophone ne bénéficient que des sacs de riz, de l’huile, du savon…de la part des organisations. Yes Cameroon a décidé de faire autrement. L’ong a décidé d’organiser trois jours de formation pour donner des compétences à ces jeunes filles sur deux domaines: la transformation de fruits en jus naturels et la transformation des produits comme la farine, la fabrication de beignets soufflés…et à la fin de la journée ,nous leur donnons le matériel et un petit capital ou micro-crédit pour lancer leur business”.
Pour identifier les participantes, Yes Cameroon a identifié les structures d’accueils et d’hébergement qui travaillent plus avec eux. Chacune des sélectionnées ou participantes est passée par une interview. Au départ, c’est environ 40 présélectionnées qui sont passées par l’interview et 20 ont été retenues à la fin. Selon Gilbert Ewehmeh, il fallait trouver les gens capables d’être formé pour créer les micro entreprises à la fin de la formation.
Cette formation a bénéficié de l’appui de l’Ambassade d’Israël au Cameroun et de l’Ong canadienne CUSCO International ainsi que de l’expertise des formateurs venus des entreprises locales .
Au Cameroun,on estime à ce jour,plus de 700.000 Camerounais des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest qui ont fui leurs localités d’origine depuis le déclenchement de la crise anglophone et sont installés dans la partie occidentale du pays.