Le 31 octobre 2000, le Conseil de sécurité de l’ONU adoptait à l’unanimité la résolution 1325 sur les femmes, la paix et la sécurité (FPS). Pour la première fois dans l’histoire des Nations Unies, le Conseil de sécurité a officiellement pris acte des préoccupations des femmes en matière de paix et de sécurité et accordé à cette question une place dans ses débats. Alors que les résolutions précédentes avaient appelé à protéger les civils de manière générale, la résolution 1325 se distinguait en ce qu’elle reconnaissait l’impact disproportionné et tout à fait particulier des conflits armés sur les femmes et soulignait la nécessité d’une pleine participation des femmes en tant qu’actrices de la paix et de la sécurité.
Au Cameroun, le bureau-Afrique du Building International Peace and Develpment(BIPAD) en partenariat avec ONU femmes tiennent à faire sortir les femmes de l’ombre : le but étant de leur ouvrir des portes et de balayer les obstacles les empêchant de participer aux processus décisionnels sur les conflits et la paix.
En président mardi dernier à Yaoundé, le séminaire d’information et de formation des femmes sur la résolution 1325, Madame Valérie Mengue Ango, Chargée de Programme à ONU femmes Cameroun a indiqué que : « Pour instaurer une paix durable, nous avons besoin des voix des femmes. Depuis la prévention et la résolution des conflits jusqu’aux processus de réconciliation et de relèvement économique après un conflit, on observe que la participation significative des femmes dans les processus de paix augmente de près de 35 pour cent la probabilité qu’un accord dure plus de 15 ans. Mais la participation des femmes aux processus de paix ne se limite pas à leur représentation et à des quotas. Une participation significative implique que les femmes sont assises à la table des négociations, que leurs intérêts et leur vécu se reflètent pleinement dans les processus de paix et qu’elles sont prises en compte dans les initiatives de relèvement au lendemain d’un conflit ».
La chargée de programme à ONU femmes Cameroun a fait cas de la résolution 1888 adoptée en 2009, qui prolonge la résolution 1820 (2008), charge les missions de maintien de la paix de protéger les femmes et les enfants des violences sexuelles dans les conflits armés et prie le Secrétaire général de désigner un représentant spécial chargé de lutter contre elles pendant ces conflits (Bureau du Représentant spécial du Secrétaire général chargé de la question de la violence sexuelle dans les conflits). Plus récemment, le Conseil de sécurité a adopté la résolution 1960 (2010) qui va plus loin et approfondit les questions à traiter concernant les femmes, la paix et la sécurité qui sont liées à la violence sexuelle.
Dans le prolongement de la résolution 1960 (2010), le Conseil de sécurité a adopté la résolution 2106 (2013) qui demande le renforcement des efforts des États Membres et des agences de l’ONU de s’acquitter des obligations qui leur incombent et de continuer à lutter contre l’impunité, en traduisant en justice les auteurs de violences sexuelles commises en période de conflit armé. La résolution 2106 réaffirme aussi que l’égalité des sexes et l’autonomisation politique, sociale et économique des femmes sont au cœur des efforts à long terme visant à prévenir les violences sexuelles en période de conflit armé et d’après conflit.
La résolution 2122 (2013) a pour objet de concrétiser les priorités adoptées dans la résolution 1325 et souligne l’importance de la participation des femmes à toutes les phases de la prévention des conflits, du règlement des conflits et de la consolidation de la paix.
Aujourd’hui, des « revers alarmants », sont visibles, s’est désolée Valérie Mengue Ango qui constate que : « la femme elle-même ne veut pas s’armer de connaissance pour participer de façon efficace au développement du pays. Lorsqu’on invite les femmes à boire, à manger, à faire les tontines, elles sont nombreuses .Mais lorsqu’elles sont invitées au renforcement des capacités, on a l’impression qu’elles trainent le pas ».
La chargée de programme à ONU Femmes Cameroun rappelle que : « Depuis la nuit des temps et aux jours d’aujourd’hui, la femme pense que son rôle est d’abord social. Mais avec la mondialisation et le développement,25 ans après le sommet de Beijing, les femmes doivent prendre corps avec tous les textes et règlements afin de participer effectivement à la prise de décision, au développement ,à la chose politique ».
Engagé dans des discussions avec les pays fournisseurs de contingents, le Secrétariat de l’ONU est déterminé à accroître le nombre des femmes médiatrices, a assuré la haut-fonctionnaire, qui s’est lancée dans un plaidoyer en faveur des partenariats avec les organisations régionales et internationales et la société civile. L’ONU, a-t-elle dit, entend s’engager plus systématiquement avec les organisations féminines, « partenaires naturelles de la prévention ».
« Née des huit objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) qui ont donné naissance aux objectifs de développement durable(ODD), l’implication du genre dans la prévention et la gestion des conflits d après la résolution 1325 du conseil de sécurité des Nations Unies est une initiative qui démontre une réelle parité du genre en matière de cohésion pacifique. Le BIPAD et les institutions avec lesquelles il collabore telles que le Ministère des Relations Extérieures du Cameroun et le Système des Nations Unies, partenaires techniques ont invité les femmes, le 26 mars 2019 au mess des officiers, pour assister à cet atelier de renforcement des capacités en matière de peacekeeping » ; a précisé Alex Fabrice Sandio ; Représentant du bureau-Afrique du building International Peace and Deveolpment(BIPAD).
Alex Fabrice Sandio s’est dit très honoré par la présence de : « du Ministère de la Défense, du Ministère des Relations extérieures, de la société civile. Camerounaise ainsi que la coopération Sud-Sud, matérialisée entre le Cameroun et le Libéria.