Avec AA/Tunis/Nadia Chahed
Une personne est morte jeudi matin et au moins une autre a été grièvement blessée par balle en marge des violences qui ont éclaté mercredi en fin de journée entre manifestants et policiers après le déploiement des forces de sécurité autour du domicile de l’ancien président Boni Yayi à Cotonou, la capitale économique, ont rapporté des médias français.
Le ministre de l’Intérieur a promis une enquête et des sanctions, indique Radio France Internationale (RFI).
Des centaines d’opposants béninois sont redescendus dans les rues de Cotonou jeudi 2 mai, où ils ont érigé des barricades enflammées pour défier les forces de l’ordre, selon la même source.
Le média français rapporte, en outre, que la journée du 1er mai a été marquée par des tensions dans le quartier de Cadjéhoun où se trouve le domicile de Yayi.
Les partisans de l’ancien président ont en effet dressé des barricades enflammées pour protéger la résidence de ce dernier. Des affrontements les ont opposés aux forces de l’ordre déployées en nombre autour de la résidence de Yayi.
À l’origine de ces violences, une rumeur : “les autorités voudraient arrêter Boni Yayi”, rapporte encore RFI, ajoutant que la confusion et l’incertitude quant aux vraies motivations de ce déploiement sécuritaire continuent de régner.
“Ce pays n’est pas en crise. Il n’y a pas de situation insurrectionnelle. Il y a des problèmes liés à l’élection que nous essayons de régler”, ,a déclaré jeudi le ministre béninois des Affaires étrangères, Aurélien Agbénonci, cité par RFI.
S’exprimant lors d’une entrevue avec le corps diplomatique, il a d’ailleurs donné aux diplomates la version des autorités sur ce qu’il s’est passé, hier mercredi, à Cotonou.
La police s’est positionnée hier dans une rue perpendiculaire à celle qui mène chez Boni Yayi pour surveiller des groupes de jeunes acheminés vers Cotonou, a-t-il assuré tel que expliqué par le ministère de l’Intérieur.
Un projet d’arrestation de l’ancien président n’a jamais existé, a démenti Aurélien Agbénonci, évoquant des “jeunes instrumentalisés et galvanisés par des appels à la révolte”.
Le ministre de l’Intérieur Sacca Lafia a affirmé jeudi sur RFI que les forces de l’ordre ne sont intervenues que pour “encadrer cette manifestation non déclarée pour empêcher les actes de vandalisme”.
Il a toutefois, reconnu que “c’est tard dans la nuit qu’il y avait quelques actes qui sont allés contre la consigne donnée” de ne pas faire usage d’armes létales, promettant l’ouverture d’une enquête et “des sanctions les plus dures seront prises à l’endroit des forces de l’ordre qui sont passées outre la consigne donnée de ne pas faire usage d’armes létales”.
Plus tôt, les autorités avaient démenti l’utilisation de balles réelles, et avaient affirmé qu’il n’a jamais été question d’interpeller l’ex-chef d’État, rappelle encore le média français.
Ces troubles surviennent alors que les principaux leaders de l’opposition parmi lesquels Boni Yayi avaient appelé Patrice Talon à annuler le processus électoral après les législatives de dimanches dont le taux de participations a été des plus faibles jamais enregistrés dans le pays.