En compétition pour ce double scrutin des législatives et municipales de ce 9 février 2020, 58 partis politiques dont 43 retenus pour les municipales et les 33 pour les législatives. Ces partis se sont partagés 850 millions Fcfa le 29 janvier 2020 ; somme représentant la première tranche du montant global de 1 milliard 700 millions de Fcfa allouée au financement public de la campagne électorale. Du cash pour appuyer les efforts de campagne des candidats.
Les élections législatives et municipales de ce dimanche se déroulent dans un contexte d’importantes violences.
Le groupe djihadiste Boko Haram continue à sévir dans l’extrême nord du pays tandis que les régions anglophones du nord-ouest et du sud-ouest sont confrontées à une grave crise sociopolitique depuis fin 2016 qui s’est muée en conflit armé fin 2017.
Depuis 2018, les combats sont devenus quasi quotidiens entre les forces de sécurité camerounaises et un groupe armé se proclamant « forces de restauration » du Cameroun du Sud, un État anglophone ayant brièvement vu le jour entre les deux guerres mondiales, sous mandat britannique.
Selon le gouvernement, plus de 80 membres des forces de sécurité ont été tués dans ces combats. Plus de 600 personnes auraient été arrêtées depuis le début de la crise, selon des sources onusiennes. Ces événements amènent à un nouveau report le 20 juillet, le parlement étant prolongé de deux mois à partir du 29 octobre. Les mandats des conseillers municipaux sont quant à eux prolongés jusqu’au 29 février 2020. Le gouvernement ayant à plusieurs reprises annoncé son intention de tenir les deux scrutins simultanément afin d’en réduire le coût, un nouveau report jusqu’en février de cette année est jugé très probable. Comme attendu, le gouvernement annonce le 11 novembre 2019, l’organisation des deux scrutins pour ce 09 février 2020.
Le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), principal parti politique de l’opposition au Cameroun,arrivé second lors de la dernière présidentielle, ne prend pas part à scrutin, prônant le boycotte, son président Maurice Kamto argue que : « la situation dans la partie anglophone du pays ne permet pas la tenue du scrutin dans l’ensemble du territoire ».
Rappelons que le MRC, qui avait obtenu un siège de député en 2013, aurait par ailleurs eu du mal à constituer des listes et à s’acquitter des cautions imposées par la loi électorale au Cameroun
Le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais(RDPC), parti politique du Président Paul Biya,37 ans au pouvoir, profitant du boycott de son principal challenger part quasiment certain d’emporter une nouvelle fois la majorité des sièges dans les mairies et à l’Assemblée Nationale. La fermeture des urnes attendues ce dimanche à 18heures.