A la Cour d’Appel du Littoral à Douala, le collège des juges va statuer ce jeudi,01er avril 2021 sur le jugement N°599/CORR rendu le 03 Février 2017, par le Tribunal de Première Instance de NDOKOTI-Douala, statuant en matière correctionnelle et déclarant Monsieur NGA ETOGA Nestor, non coupable des faits mis à sa charge.
L’affaire avait été mise en délibéré en l’absence des deux parties, puis, le délibéré avait été rabattu à la demande des conseils des parties, renvoyé au 04 février 2021 , pour être mis en “renvoi ferme” pour ce 1er avril 2021 aux mêmes fins.
Depuis quelques années, le journaliste Nestor Nga Etoga enquête et publie sur les pratiques frauduleuses de la société FIPCAM, sur les infractions jamais constatées par les Ong, l’observateur indépendant au contrôle et suivi des infractions forestières au Cameroun et d’autres organes d’Etat.
Le président de la Commission Indépendante Contre la Corruption et la Discrimination présente notre confrère comme un : « journaliste courageux, engagé, patriote humaniste et sérieux dans son travail qui s’est penché sur un cas d’abus et de spoliation inacceptable des populations de l’arrondissement de Mfou et du patrimoine forestier du Cameroun ».
“Au fil du temps, Nestor est devenu le symbole de la lutte âpre des populations de Mfou, un défenseur des droits des populations et de la protection de la foret camerounaise, face à la combinaison des manœuvres de puissants aventuriers et exploitants forestiers, qui accaparent les terres de leurs ancêtres à vils prix, avec la complicité de fonctionnaires hauts placés » ; indique dans une déclaration, le Professeur Jean Claude Shanda Tonme, Président de la Commission Indépendante contre la Corruption et la Discrimination(COMICODI).
En février 2016, les ex-délégués du personnel de la société FIPCAM et la communauté riveraine autochtone de Nkol-Nguet par Mfou avaient saisie le Président Paul Biya, suite à un accident de travail mortel au chantier d’exploitation vers Djoum à la frontière avec le Congo. Un accident qui, selon les ex-délégués « avait fait plusieurs morts, tous en service à la société Fipcam… »
Certains employés témoignent qu’ils travaillent dans des conditions de pression insupportable alliant l’esclavage et le racisme donc négligence de la vie des noirs ».
Sur la base de ces déclarations, le journaliste avait engagé des investigations. Il lui aurait été proposé des publi-reportages à forte somme d’argent qu’il a décliné pour poursuivre ses investigations. Vexé par l’attitude incorruptible du journaliste, Stéphane Muller a donc intenté plusieurs citations directes contre le journaliste tant à Mfou qu’à Douala, pour empêcher le journaliste de continuer à mener ses investigations.
Sur le plan corporatiste, Reporter Sans Frontière, Media Defence …ont déployé les avocats pour la défense du journaliste.Maitre Andegue Onana Daniel,l’un des avocats du journaliste se dit serein quand à l’issue des procédures.
En attendant la décision de la Cour d’appel du Littoral sur cette affaire, le professeur Jean-Claude Shanda Tonme, diplomate de carrière et juriste consulte international estime que : « rendue de façon brutale, pervertie, légère et insalubre, la justice tue le génie et ruine les âmes, à la fois des justiciables et des juges. Mais rendue de façon sereine, professionnelle, intègre et honnête, la justice grandit la conscience, enrichit la conviction, allume les flammes de l’espoir, densifie positivement les rapports sociétaux, et confère finalement au juge une si éloquente et enviable responsabilité de créateur de bonheur et de protecteur de la vérité ». Affaire à suivre.