Par ADIA/Kribi/Siméon Ava
Ils ont fait irruption en grappes à la Préfecture de Kribi tôt ce lundi matin. Pancartes en main, un essaim de Militants très en colère s’est agglutiné à l’esplanade des services du Représentant personnel du Chef de l’Etat Son Excellence Paul Biya dans l’Océan. Les pancartes, avec des photos ensanglantées et blessures ouvertes des militants ayant subi des agressions physiques jeudi dernier, portaient des messages des plus expressifs de leur état de frustration : “Nous voulons la Justice”, “Le RDPC n’est pas un champ de guerre”, “Non à l’ensauvagement du Parti”, ,”Non au Tribalisme”, “Où sont partis nos noms dans le Sommier Politique”.
Lorsque le Préfet arrive, leur Leader Lucien Célestin PIADO prend la parole pour aigrainer leurs revendications. Le Préfet leur demandera de revenir en début d’après midi. NOUHOU BELLO leur dit d’éviter les manifestations de rue, où des débordements non maîtrisables peuvent intervenir. En chantant, ils ont fait confiance à l’Autorité, et sont rentrés dans leur base.
Ces événements surviennent alors que, la veille, Patrice MELOM, le Président de la Commission Électorale de Section, venait de publier le nouveau calendrier des votes à Kribi 2, où tout devait prendre fin dimanche 10 octobre.
En rappel, après une quatrième reprise de ce processus électoral interne toujours contesté, des altercations avaient opposé le Sénateur Grégoire MBA Candidat déclaré de la Faction adverse, aux supporters de Lucien Célestin PIADO. Coup de tête, coups et blessures graves ont été infligés aux sympathisants de PIADO. Des voies de fait qui les ont conduits à l’hôpital. Ils ont aujourd’hui des visages balafrés et fortement endommagés du fait de la violence des coups subis.
Réunion du Préfet
En présence des Sous-préfets de Kribi1 et de Kribi2, du Président de la Commission Électorale de Section Patrice MELOM, et de son état major, le Préfet a reçu la Faction PIADO à l’effet de les écouter.
Lucien Célestin PIADO prendra la parole pour présenter leur requête à l’Autorité Administrative. Selon les termes de la Requête adressée au Secrétaire Général du Comité Central, les points saillants portent sur l’enrôlement des militants qui ont leurs cartes du Parti, et l’application stricte de la Circulaire.
S’agissant de la Circulaire, où “les rôles des uns et des autres sont bien précisés”, ils disent que le Président de la Commission Électorale a été mis entre parenthèses, et n’a pas pu exercer sa mission. Ensuite, qu’il n’y a aucune disposition qui donne “un mandat Spécial” à la Commission Départementale ou Régionale pour inscrire les militants ; la Circulaire étant sans équivoque sur cet aspect. En plus, la publication des listes électorales est de l’apanage de la Commission Électorale de Section et des Commissions locales de renouvellement.
Ensuite, ils accusent le camp rival de menaces, intimidations, coups et blessures sur les militants. Ils dénoncent que 2000 militants avec cartes du Parti sont délaissés. Se trouvant impuissants devant la toute puissance de leurs concurrents qui disent selon eux, “avoir le soutien d’Ebolowa”, ils demandent secours au Président Paul BIYA, dont le Préfet est le Représentant personnel et unique.
Le Préfet leur a rassuré d’abord qu’il n’est ni partisan, ni adepte du parti pris; et que ce sont les menaces de trouble à l’ordre public, qui l’amènent à tenir la réunion. “Ne me prenez pas comme partisan ou adversaire” indique NOUHOU BELLO. “Mon souci, c’est l’ordre et la discipline. Car ma croyance religieuse à laquelle je suis très attaché ne m’amène pas à jouer la duplicité”. Le Préfet va demander que ces Militants du RDPC, Parti au pouvoir, soient ainsi l’exemple de discipline et de légalité. En leur demandant de “faire confiance à la hiérarchie du Parti”, il va les rassurer de ce que “vos cris ont été entendus”. Les Problèmes posés étant “pertinents et réels”.
Du coup, le processus électoral interne à Kribi 2 va connaître une nouvelle interruption.
Invité à prendre la parole, le Président de la Commission Électorale de Section Patrice MELOM, ( le pauvre ), dans ce “Bourbier Politique” de Kribi 2 ème, dira tout simplement que “Nous sommes prêts à exécuter jusqu’au bout et la transparence notre mission ; mais nous sommes en attente de Nouvelles instructions”.
Déplorant que “ce spectacle et ce sang qui coule” vienne du Rdpc, le Sous-préfet de Kribi1er Bertrand FOÉ NDONO insiste sur le maintien de l’ordre public auquel il va veiller sans relâche. Il appelera ces Militants à la totale responsabilité, car puisse-t-il dans la sagesse ancestrale, “il n’y a pas de problème compliqué, il n’y a que des hommes compliqués”.
Quant à Madame le Sous-préfet du théâtre des opérations, Marie Suzanne Bitanga Bebga, la Cheffe de terre est ferme: “nous ne laisserons pas le désordre s’installer à Kribi 2”.
C’est l’occasion pour le Préfet d’adresser avec la plus grande fermeté un message fort dissuasif à tous les fauteurs de trouble à l’ordre public, et d’actes répréhensibles qui sortent de l’émulation militante : “Tous les auteurs, les complices et les commanditaires de ces forfaits vont répondre de leurs actes”.
À Kribi2ème, la machine politique du Rdpc est ainsi totalement grippée, otage de deux camps qui s’affrontent dans une adversité féroce, fratricide et suicidaire pour le RDPC. Et pourtant, “”la voix du petit ange”, le Préfet NOUHOU BELLO, si elle était écoutée dès le départ, allait faire sortir indemne le Parti de ce “bourbier”, qui est comme l’enfer, “où tous les démons se commandent”. NOUHOU BELLO “la voix du petit ange” a pourtant multiplier des trésors d’imagination et de dialogue, pour rapprocher les deux camps. Qu’ils aient un CONSENSUS, si c’est impossible pour une équipe commune et solide, mais tout au moins sur les règles du jeu, qui donneront un résultat clair.