Pendant les années d’indépendance du Cameroun, entre 1958-1972, le Gouvernement Français a mené une guerre dans ce qui été appelé ‘’Pays Bamiléké’’ au Cameroun. C’est ainsi que sans distinctions, les Bamiléké ont été victimes d’une répression sauvage, soumis aux traitements cruels, inhumains et dégradants, aux actes qualifiés de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité, et même de génocide.
Le Président français François Hollande, au cours d’une visite officielle au Cameroun, se prononçant sur la question, n’a pas pu la nier. Par la suite, la déclassification de certaines archives y relatives en France a permis d’accéder à certaines preuves qui s’ajoutent aux témoignages, documentaires, livres et autres supports disponibles.
Le Comité de développement de Fotouni, l’un des regroupements Bamileké les plus frappés par cette cruauté, tente en vain depuis près de quarante (40) ans, de remplir pleinement sa mission. Avec ses membres
dont une majorité a échappé de justesse au massacre dont il est question, le Codefo finance ses activités par le paiement des cotisations dont les montants témoignent d’une patente précarité.
Il se trouve désormais évident que le retour à leurs valeurs ancestrales, traditionnelles et culturelles est l’un des réquisits pour cet objectif noble mais encore incertain.
Pour vraiment espérer au meilleur, le Président du CODEFO, Paul Alain Kamchi Kamtchi pense que: “nous devons être en parfaite harmonie avec nos ancêtres, ce qui n’est pas possible lorsque par exemple des funérailles dignes ne sont pas organisées en mémoire de ceux-ci. Cette organisation dépend étroitement de la lumière faite sur les circonstances ayant entrainé le décès de l’être cher”.

Paul Alain Kamchi Kamtchi rappelle dans sa plainte datée du 07 juin 2022 au Procureur de la République
près le Tribunal de Grande Instance de Paris que: “C’est une pratique courante également dans votre société, à travers les autopsies et enquêtes minutieuses. Le sang innocent de nos ancêtres nous interpelle chaque jour, toujours et davantage. Le temps n’arrive pas à étouffer le son de leurs cris et le souvenir de leur supplice qui a été au-delà de l’imaginable. Ils réclament la justice, nous interpellent nuits et jours et nous font subir les conséquences de cet oubli dans les tiroirs sombres de l’histoire. Sans la paix avec eux, grâce à une justice rendue de manière équitable, il ne nous est pas possible d’envisager aisément une vie paisible dans une communauté épanouie”.
Le CODEFO demande entre autres au Procureur de la République de : faire établir la culpabilité de la France dans cette guerre envers les Bamiléké parmi lesquels environ 30 000 ressortissants innocents de Fotouni, vieillards, femmes et enfants ; faire obtenir symboliquement en guise de réparation et de frais funéraires, une somme dont le total sera communiqué dans les conclusions, en y ajoutant les différentes charges liées à la procédure . Et ce ne sera que justice!